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Je parle la bouche pleine!
ou
La voix de la terre

Spectacle en création

Collectage de paroles paysannes dans le sud-Luberon au fil des 4 saisons.

Une idée d'Agnès Dauban assistée de Marco Rullier

avec le soutien de L'association Au Maquis! et le Grand Ménage de printemps

Photographies: Samuel Domingo

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Le Propos

Après 12 ans passés dans la Drôme, je suis revenue vivre dans le Luberon.
J’habite dans ma caravane, me faisant accueillir de ferme en ferme chez les "paysan.ne.s" du coin : un paysan-boulanger, une pépiniériste, un maraîcher… des hommes et des femmes qui cultivent la terre et cultivent bien au-delà de la terre, les liens entre les habitant.e.s du territoire. Ils et elles chantent, dansent, rêvent et mangent ensemble et trouvent encore l’énergie de se soulever, de manifester et de s’organiser pour faire entendre la voix de la terre.
Ces paysan.ne.s m’apportent jour après jour un ancrage. Auprès d’eux je soigne mes racines, mes ramures et mes rêves. J’y retrouve la santé et la joie. Je suis émue aux larmes face à la puissance qu’ils et elles ont à vivre.
Je constate par ailleurs qu’aujourd’hui, le monde de l’agriculture est en grande souffrance. Ma curiosité me pousse à en questionner les causes.
Dans ce réseau dit de "petits paysans", cultivant/fabricant en agriculture biologique - dont certain.e.s furent pionnier.e.s, d’autres sont des jeunes qui s’installent - Je vois beaucoup de solidarité.
Je vois en eux, en elles, les héritier.e.s des "Lettres aux paysans, sur la pauvreté et la paix" (1938) de Jean Giono, par les paysages et la notion d’auto-suffisance, notamment. L’une des différences est qu’ils et elles assurent leur autonomie alimentaire à plusieurs.
J’ai trouvé une place parmi eux, parmi elles, j’ai pris la place qu’ils, elles m’ont faite, à moi, la conteuse, comme si mon rôle était aussi utile que le leur. Alors ces mots de Jean-Claude Carrière ont résonné en moi:
“La seule ambition du conteur est d’apparaitre nécessaire. Comme un paysan ou un boulanger. Ni plus, ni moins. Car les histoires qu’il raconte dévoilent certains aspects de l’esprit qui ne sont pas autrement perceptibles.”
Leur travail et leurs soins vont à la terre et aux mangeurs. Mon travail et mes soins, avec mes complices, sera donc de leur rendre hommage et plus largement rendre hommage à tout ce qu’il y a de bon à manger sur cette terre et encore plus largement rendre hommage à la vie et à la terre.
Raconter ceux et celles qui prennent soins de la vie depuis la terre jusqu’à nos bouches.

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